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Toulouse : après s'être fait casser 11 dents lors d'une manif, un gilet jaune lance une cagnotte

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Yann, un gilet jaune qui s'est fait casser huit dents lors de la manifestation des gilets jaunes samedi 19 janvier 2019 à Toulouse, ouvre une cagnotte pour s'offrir « un nouveau sourire »

Yann Simonin, un gilet jaune qui s’est fait casser onze dents lors de la manifestation des gilets jaunes samedi 19 janvier 2019 à Toulouse, ouvre une cagnotte pour s’offrir « un nouveau sourire » (©Facebook)

Victime, selon lui, de coups de matraque venus des forces de police, il a perdu 11 dents. Quelques jours après l’acte X des gilets jaunes, samedi 19 janvier 2019, à Toulouse, Yann Simonin espère « s’offrir un nouveau sourire ». Pour ce faire, il lance… une cagnotte solidaire. 

11 dents en moins, à coups de matraque

Au lendemain de la manif, cet homme avait posté sur son compte Facebook des photos de son « nouveau sourire », avec ses nombreuses dents cassées ou arrachées. Il avait alors raconté la scène : selon ses explications, samedi vers 22 heures, près de la place Saint-Georges, les policiers « sont juste passés à mon niveau, j’ai levé les bras, et là, matraque dans les dents, matraque dans les côtes, vidage de lacrymo dans la bouche et KO ». 

LIRE AUSSI : Gilets jaunes : les violences policières se multiplient-elles lors des manifs à Toulouse ?

« Quand je me suis réveillé, j’avais craché mes dents »

Interrogé par Actu Toulouse, le jeune homme défend la même version des faits et estime qu’il s’est juste « retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment ». Et de préciser : 

On a été coupé par un cordon de police. Ils ont commencé à nous courir derrière, puis nous ont poussés dans les petites rues de Toulouse, au-dessus de Saint-Georges. Ils nous avaient encerclés. J’ai levé les bras, je me suis mis sur un côté. Une dizaine de policiers de la BAC est soudain intervenue. Ils n’avaient pas de matricule, mais un brassard rouge, et étaient tout en noir. J’ai pris deux coups de matraque, un dans les côtes et un autre dans les dents. Je me suis évanoui. Quand je me suis réveillé, j’avais craché mes dents, et il n’y avait plus personne.

Neuf dents fracturées, deux expulsées

Pour ne rien arranger, Yann Simonin a finalement plus de dents cassées qu’il ne l’avait estimé au départ : « Comme je l’avais écrit sur Facebook, je pensais avoir huit dents de cassées, mais en fait, j’en ai 11 : neuf de fracturées et deux qui ont été entièrement expulsées. Avec le choc, elles ont sauté de la mâchoire ». 

« Avec la gueule que j’ai, je ne peux plus travailler »

Âgé de 39 ans, Yann Simonin est serveur en extra dans des restaurants. Défiguré, il se pose aujourd’hui des questions sur son avenir. Et de témoigner :

Je suis touché, physiquement et psychologiquement. Avec la gueule que j’ai aujourd’hui, je ne peux plus servir des gens. Tant que je n’aurai pas retrouvé des dents, cela va poser problème.

« Les frais sont hors de ma portée », dit-il

Il a donc lancé une cagnotte directement sur Paypal, « pour s’offrir un nouveau sourire volé par la BAC ». Trois jours après, il avait déjà récolté près de 500 euros. Sur la cagnotte, Yann Simonin explique :

Ce samedi 19 janvier, la BAC m’a gentiment volé mon sourire, en me faisant sauter les dents à coups de matraque gratuite. Pour retrouver un sourire, les frais de dentiste, consultation etc, seront hors de ma portée.

Alors il étaye : « Un petit soutien pour ceux qui le veulent sera le bienvenu ». Puis il assure : « Bien sûr, je fournirai toutes les factures ou autre formulaire sur demande dès le début des opérations ».

« Au moins 5 000 euros » de dentiste

Depuis lundi, il passe ses journées entre examens médico-légaux, rendez-vous médicaux et juridiques. Yann Simonin s’est entouré d’une avocate pour porter plainte. Il assure :

J’ai passé des examens médicaux. Le légiste a finalisé tous les examens, j’ai pris 12 jours d’Interruption temporaire de travail.

Alors que les soins dentaires coûtent très cher, il redoute un nouveau rendez-vous, mercredi 24 janvier, chez le dentiste. Puis il souffle : « De ce qu’on m’a dit lors d’une première visite, j’en ai pour au moins 5 000 euros, si on arrive à sauver le peu de dents qui tiennent encore… ».


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