
Le maire invite ses administrés à s’exprimer sur le cahier de doléances. (©Le Publicateur Libre)
A Grand-Bourgtheroulde, où le Chef de l’Etat a lancé le Grand débat national, Jacques Dalmont, maire de La Ferté-Macé (Orne) a pu interroger Emmanuel Macron sur deux points : la TVA sur les produits de premières nécessités et les produits de luxe, mais aussi l’opportunité de pouvoir intégrer dans le calcul du PIB (produit intérieur brut) la valeur ajoutée que représente l’action des associations dans les communes.
Mais les réponses de son interlocuteur ne l’ont pas pleinement convaincu.
Emmanuel Macron est quelqu’un de brillant, qui sait séduire. Seulement, je suis inquiet sur les réponses apportées face à cette transition forte qui se présente à nous.
Il a souvent trop tendance à jouer sur les contradictions dans le pays, comme par exemple entre monde urbain et monde rural. Aujourd’hui, le pouvoir financier a pris le dessus sur les pouvoirs publics ».
Réforme fiscale
Pour l’élu fertois « il faut changer de logiciel. On veut toujours plus de services publics tout en payant moins d’impôts. Les entreprises doivent avoir la liberté d’entreprendre car elles produisent de la valeur ajoutée. En revanche, une réforme de la fiscalité est nécessaire, ce qu’aucun gouvernement n’a réussi depuis des années.
Il faut une fiscalité qui oriente l’économie, revenir de manière progressive à une TVA forte à 33 % sur les produits de luxe ou négatifs pour l’environnement, notre bien-être. C’est un choix de société à réinventer
Jacques Dalmont dénonce « la croissance à tout prix » que continue à prôner le Président, « alors qu’une rupture et une réorientation économique sont nécessaires ».
Pour lui, le mouvement des Gilets Jaunes est « révélateur d’un malaise qui ne date pas d’hier » avec en toile de fond « un problème de répartition des richesses ».
Débat local
Au plan local, la municipalité a déjà eu l’occasion de rencontrer un groupe de Fertoises et Fertois, pour échanger sur leurs difficultés au quotidien.
Jusqu’au 15 mars, un cahier de doléances est également mis à la disposition des administrés au service population de la mairie. « A l’issue, le tout sera transmis à la préfecture » indique le premier édile.
Par ailleurs, depuis plus d’une semaine, le maire et ses adjoints s’interrogent sur la façon de décliner au plan local le Grand débat national qui porte sur quatre grands thèmes : la transition écologique ; la fiscalité et les dépenses publiques ; la démocratie et la citoyenneté ; l’organisation de l’Etat et des services publics.
« Nous souhaitons programmer une rencontre d’ici le 15 mars, au cours de laquelle les habitants comme les élus pourront s’exprimer. Nous réfléchissons à la façon de l’organiser et à savoir qui va l’animer. Ensuite, il restera à en faire la synthèse, tout en ayant à l’esprit que l’intérêt collectif n’est pas l’addition des expressions de chacun ».