
Une terrasse de la place de Chambre saccagée en marge d’une manifestation des Gilets jaunes, samedi 9 février 2019. (©Christine Singer – Document Remis)
Aucun communiqué officiel, tweet ou interview. Depuis la violente manifestation des Gilets jaunes de samedi dans les rues du centre-ville de Metz (Moselle), le maire Dominique Gros est silencieux. Un choix qui provoque la colère d’une élue de l’opposition.
« Y a-t-il encore un maire à Metz ? », s’interroge Christine Singer, conseillère municipale, dans une note de blog. L’élue réclame une « réunion en urgence avec le préfet » pour que Metz et ses commerçants et habitants « soient indemnisés ».
Dans le même temps, ce mercredi matin, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a invité les maires et élus des grandes agglomérations touchées par les manifestations violentes de Gilets jaunes afin de réfléchir à des solutions.
Pourquoi n’a-t-il pas réagi pour réclamer des comptes et demander une réunion d’urgence sur les préjudices à deux reprises que notre ville, nos commerçants et habitants ont subi ? On peut aujourd’hui s’interroger sur ce manque cruel de présence auprès des commerçants et des Messins. Tout comme cette absence de réaction vis-à-vis du Préfet et du gouvernement.
Je réclame une réunion en urgence avec le Préfet pour que notre ville, nos commerçants et habitants/contribuables soient indemnisés.
Les dégradations ont un coût. Le gouvernement, en mal d’écoute, doit… https://t.co/hKxSku8elY— Christine Singer (@ChristineSinger) February 12, 2019
« Quand descendrez-vous dans la rue, Monsieur le Maire, rassurer au moins ceux qui vous ont élu ? », lance l’élue dans sa publication en s’adressant à Dominique Gros.
Contacté par Lorraine Actu pour obtenir une réaction du maire de Metz, l’hôtel de ville n’a pas répondu à notre demande réalisée mardi en fin d’après-midi.

Après un début de manifestation pacifique à Metz (Moselle), des affrontements ont éclaté entre les Gilets jaunes et les forces de l’ordre, samedi 9 février 2019. Plusieurs individus non porteurs de gilet se sont retrouvés en première ligne pour en découdre. (©Antony Speciale/Lorraine Actu)
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Des rues saccagées près de la préfecture et de la cathédrale
Les incidents entre des Gilets jaunes et les forces de l’ordre, où s’étaient rassemblés près de 1 900 manifestants selon la police, ont fait plusieurs blessés et cinq personnes ont été interpellées.
Vers 17h, 800 à 900 personnes, selon la police, ont tenté de forcer un barrage des forces de l’ordre, sur un pont permettant d’accéder à la préfecture. C’est à ce moment que la manifestation, démarrée dans le calme, a dérapé sous les yeux médusés des habitants du secteur de la place de Chambre et des commerçants.
Un groupe de 200 manifestants a été repoussé vers le centre-ville où du mobilier urbain et la façade d’une banque ont été dégradés et des incendies allumés, selon la préfecture. Une terrasse de restaurant a été littéralement démontée par des casseurs et des pavés retirés de la place située en contrebas de la célèbre cathédrale Saint-Étienne pour servir de projectiles contre les gendarmes.
La préfecture avait invité dans un communiqué les riverains et commerçants à ne pas laisser sur la voie publique tout objet ou matériau « qui pourraient être utilisés comme projectiles, incendiaires ou armes durant la manifestation ».
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